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Tout ce qui se passe au-delà de la saison 1 est à jeter aux oubliettes, merci Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16] - Page 2 2742709183

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 Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16]

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MessageSujet: Re: Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16]   Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16] - Page 2 EmptyMar 5 Fév - 15:54


Soudain, Sven commençait à comprendre, comme une tentative fugace de ses neurones à se mettre à fonctionner pour saisir une notion élémentaire qui s’appliquait aux sentiments. Ça lui vrilla le ventre, rependant une sensation qu’il ne connaissait pas, une sensation de chaleur dans tout son corps. Il se serait asphyxier à embrasser Harley, un baiser par ici, un baiser par-là, sans prendre la peine de chercher de l’air. Mais voilà, Harley fuyait déjà, fuyait encore. Il aurait pu prendre ça comme une tare, à la place se contenta de serrer la mâchoire et de reléguer la protestation vivace qui se faisait à l’intérieur de lui, deux centimètres en dessous du cœur. Il en profita pour respirer, alors que ses yeux cherchaient le vert de la brunette, sans les trouver. Elle glissa de son esprit, de cette enclave entre la porte et lui, pour reculer de quelques pas. Sven, quant à lui, se colla contre la porte, la souffrance lui tiraillant les nerfs. Harley était comme ça, à venir, à repartir. Et lui, jamais n’avait l’impression de la saisir totalement. Elle trouvait toujours un moyen de lui échapper pour le regarder avec ce regard horrible, dédaigneux qu’il lui connaissait bien. Ah, qu’il aurait crevé ces yeux s’ils n’avaient pas été si beaux.

Harley lui délivra des paroles tonitruantes de vérité qui le frappèrent plus fort que de la pierre. Grâce à l’expérience de la vie, il ne le montra pas, mais il sentit à nouveau cette fissure s’élargir. Quelque chose de nouveau se mouvait en lui et il remarqua que depuis le début, il agissait de la pire manière qu’il soit. Déjà, n’aurait-jamais dû poser son regard sur celui d’Harley, la première fois qu’ils s’étaient croisés dans ce bar. Ni répondre à son invitation à la séduction. Ni revenir vers elle, lors de leur deuxième rencontre au Rabbit Hole, ni lui prendre sa virginité, ni l’observer au speed dating, ni accepter de venir travailler ici. Il n’aurait jamais dû accepter qu’Harley rentre dans sa vie. Le mieux aurait été de la bannir de son existence et peut-être Sven se serait-il comporter beaucoup. Oui, surement. C’était une évidence.

Une évidence bien insipide. C’est vrai, toutes les fibres de son corps lui criaient de partir en claquant la porte, majestueusement, dans un spectacle qu’elle seule pourrait apprécier. Qu’importe la notion de pouvoir que cela provoquerait chez la fille Watson. Peut-être ne méritait que ça, le déni et le rejet. Mais ce n’était pas l’éclat de cette Harley que Sven cherchait maladroitement à atteindre. Oui, Sven s’était bien mal comporté. Il n’était pas trop tard. Si jamais il y avait eu quelque chose de plus entre eux que l’hypothèse d’un coup d’un soir, alors il n’était pas trop tard. Et même si, tant pis, il donnerait une chance à ce qu’il voulait saisir. Qu’importe qu’Harley le rejette et lui crache au visage. Elle l’avait fait assez pour qu’il soit habitué à ce genre de réaction. Ainsi Sven s’approcha d’un pas, Harley toujours de dos à lui. « Je n’ai pas envie que tu sois ma récompense, Harley. » On aurait pu croire qu’il était cynique. Il avait déjà dit ce genre de phrase avec tellement de cruauté dans son ton que oui, cela prêtait à confusion. Mais là où le doute n’avait pas de place, c’était bien dans la manière qu’il l’avait dit, presque à l’allure d’un murmure manquant d’éclater dans la vanité de l’instant s’il était dit trop fort. C’était une constatation simple, délicate, qui présentait à merveille l’état d’esprit que ressentait Sven.

Et une fois encore, Harley lui sortit l’excuse de cette notion, d’un coup d’un soir. Il était évident qu’elle n’avait jamais pratiqué cette idée, ni vraiment découvert le concept d’entorse au règlement. Il chassa vivement cette idée, approchant à nouveau d’un pas, tandis qu’Harley faisait de même. Il éluda la question de Watson père et mère, rendant un regard d’ambre vif à la brunette. Le léger sérieux installé sur ses traits contrastait parfaitement avec les mimiques détachées que Sven avait l’habitude de portées. Elle l’entraina par la main jusque dans le salon et lui fit, à nouveau, miroité la promesse de son corps comme trophée. L’ébéniste se prêta quelques secondes au jeu, appuyant un peu plus ses lèvres sur celles d’Harley, souriant même, malin, à la fille Watson. Il hésita un instant, mais finalement posa sa main à présent sèche sur la joue d’Harley. « Je n’ai pas vraiment envie du canapé et je me moque de tes parents. » Ca, c’était dit. Sven avait passé l’âge de s’inquiéter de l’avis des géniteurs de ceux qu’il côtoyait. S’il avait envie de voir Harley, il se passerait bien d’obtenir l’accord du père Watson. « Quant à cette idée d’un soir, je n’ai pas peur de me contredire. » Ainsi les barrières étaient éliminées et il s’offrait enfin le plaisir de penser qu’il pouvait aller plus loin avec Harley. Sven avait toujours le même regard doux et ce ton qui était le sien.

Sur ces dernières paroles, il enleva sa main de la joue d’Harley, gardant seul la brulure de sa peau. Il repartit vers l’entrée pour récupérer ses pots de peintures qu’il avait si négligemment balancé au sol. Sven repassa devant la brunette, lui adressa un clin d’œil et s’installa devant le buffet qui ne demandait qu’à ce qu’on s’occupe de lui. Avant d’ouvrir les pots de peinture et de laisser l’odeur du produit se rependre dans la pièce, il retourna dans la cuisine, cette fois-ci sans l’aider d’Harley et retourna à l’entretient du meuble. Après-tout, il était là d’abord pour ça.
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MessageSujet: Re: Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16]   Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16] - Page 2 EmptyMar 5 Fév - 17:46


Recommencer à jouer semblait être le crédo idéal. Tant qu’ils jouaient, il n’y avait pas d’implication, pas de réalité, pas de profondeur. Tant qu’ils jouaient, Harley avait l’esprit en paix. Certes, elle acceptait ainsi de n’être qu’un morceau de chair aux yeux de Sven, mais elle pourrait mettre son cerveau en pause et considérer qu’il n’était rien de plus pour elle non plus. C’était parfait. Et si en plus, elle pouvait mettre en rogne ses parents en retombant dans les vices qu’elle avait découvert avec son aîné, alors ce serait encore mieux. Passés les doutes et passés les ressentiments au moindre geste, au moindre mot que Sven ferait de travers. Tout ça ne devait plus l’atteindre. Dans son propre intérêt comme dans celui de l’homme, il valait mieux qu’elle reste en terrain connu. Elle avait admirablement chassé la première réplique de Sven. Il avait beau avoir murmuré qu’il ne la voulait pas comme récompense, Harley savait ce qui couvait dans son esprit. Sven n’était qu’un homme après tout. Et ces mots lui rappelaient ceux que tous les autres disaient pour emprisonner le cœur des gredines. Harley valait mieux que ça.

La caresse enjôleuse de Sven sur sa joue suspendit néanmoins ses affirmations. Son regard avait pris une teinte plus grave, presque solennelle, qui accrocha l’attention de la jeune Watson. « Je n’ai pas vraiment envie du canapé et je me moque de tes parents. » Harley fronça les sourcils, qu’essayait-il de lui faire comprendre ? Un frisson bien étrange lui lécha la colonne vertébrale. « Quant à cette idée d’un soir, je n’ai pas peur de me contredire. » Si Harley avait eu une conscience, celle-ci lui aurait crié de fuir. Au lieu de ça, elle se laissa admirablement caresser par cet aveu que lui décocha son aîné. Elle garda un air impassible les quelques fractions de seconde qui s’écoulèrent avant que Sven ne lui tourne le dos pour retourner dans l’entrée. Alors un sourire fin étira ses lèvres, bien malgré elle. Harley ignorait ce qui lui valait cette soudaine légèreté. Sven ne venait pas seulement de lui avouer avoir à nouveau besoin et envie de son corps, non, il y avait autre chose. Elle dissimula sa joie subite lorsque Sven revint dans le salon et lui adressa un clin d’œil. Elle profita qu’il retourne dans la cuisine pour se laisser glisser sur le canapé, un grand sourire épinglé aux lèvres. C’était idiot l'effet que lui faisaient les quelques mots très sobres de Sven. Ne souhaitait-elle pas, un instant plus tôt, rester solidement campée sur la perspective du jeu? Oui, comme encore un peu plus tôt, elle sentait son cœur enfler dans sa poitrine, et en avait voulu à Sven de perturber non seulement son corps mais également ses pensées. Depuis qu’elle avait franchi le seuil de sa propre demeure et découvert Sven dans son salon, elle n’avait cessé de faire la girouette. Mais certaines choses n’avaient pas bougées. Elle entendit Sven revenir dans la pièce, par-delà le léger fond sonore de la télévision. Sa présence était invariablement entêtante. Et les pensées qui se bousculaient dans cette tête qui ne fonctionnait que pour Sven ne se réduisaient pas à l’attirance physique qu’elle éprouvait pour lui. Certes, l’hypothèse de revivre la nuit qu’ils avaient partagé lui valait quelques fourmillements convenus, mais elle avait autant besoin de le toucher que de lui parler et d’être auprès de lui.

Soudain, ce fut limpide dans son esprit. Elle attrapa la télécommande sur la table basse et coupa la télé. Elle se releva et contourna le canapé pour rejoindre Sven, se postant simplement en retrait. Elle le regarda un instant, observant le moindre de ses mouvements tout en hésitant sur la marche à suivre. Puis elle s’assit en tailleur suffisamment près de lui pour pouvoir le toucher en tendant simplement le bras, mais à une distance raisonnable pour ne pas le troubler outre mesure dans son travail. Autant joindre l’utile à l’agréable, en laissant l’ébéniste œuvrer tout en profitant de sa proximité et de sa conversation. Car Harley était ainsi, peu susceptible de se résoudre au silence. Les questions lui brûlaient déjà les lèvres, et elle ne les retint pas longtemps.

« D’où te vient cette passion pour le bois ? Ton père faisait déjà ce métier avant toi ? » Un sourire délicieux s’immisça sur ses lèvres alors qu’elle échappait : « Tu dois voir et entendre pas mal de choses en allant travailler chez les gens comme ça. » Sa curiosité et son goût pour les ragots revenaient au galop. Puis elle réalisa que, peut-être, ses questions soudaines pouvaient perturber Sven. Elle ne chercha cependant pas à s’en excuser, ça n’était pas son genre. Elle eut simplement un éclat de rire qu’elle étouffa entre ses doigts en portant ses mains jointes à sa bouche. Elles n’y restèrent cependant pas longtemps. « Suis-je bête, tu dois toujours être concentré sur ton travail. Et je sais, je te dérange là. » Un sourire faiblement contrit sur les lèvres, elle ajouta : « Promis, je me tais. »
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MessageSujet: Re: Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16]   Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16] - Page 2 EmptyMer 6 Fév - 0:01


Sven revint de la cuisine, s’installant plus ou moins confortablement sur le sol. Avec un tournevis à tête plate, il ouvrit différents pots de peintures, tous dans des tons qui rappelaient la couleur de différent bois. Sur un morceau de carton prédécoupé, il commença à faire son mélange, l’odeur de la peinte l’aidant à se concentrer sur ce qu’il faisait, se détachant légèrement du lieu où il était, de la demoiselle avec qui il se trouvait, de ce qu’il venait de dire, de ressentir. L’ébéniste ressentait une petite gêne par rapport à ce qu’il venait d’avouer à la fille Watson. Mais ce n’était en rien comparable à la tornade qui avait menacé de l’emporter peu de temps auparavant. Quelque part, ces paroles avaient diminué le tourment de son âme et allégé le poids sur ses épaules et sur son cœur. Ainsi ne regretta-t-il aucune de ses paroles. Même si l’incertitude menaçait de lui sauter dessus. La démarche que Sven venait d’adopter était nouvelle et il ne savait pas comment réagirait Harley. Et peut-être était-ce mieux ainsi.

Ses pinceaux se mélangèrent, dans différents teintes de marron, de chocolat, de sépia et d’autres teintes que peu de gens pouvaient nommer. Le but étant de reproduire l’aspect du meuble en chêne, dissimulé la réparation, pour redonner un second souffle au buffet. Ses yeux passèrent de la résine fraichement durcie à son attirail de peinture, virevoltant entre chacun, Sven se concentrait pour chercher les tons identiques. Il paraissait si calme à cet instant, les jambes croisées devant lui, penché sur une de ses mains, sa gestuelle parfois interrompue par un tic – comme se gratter le menton ou passer ses doigts dans ses cheveux. Les mouvements derrière lui le firent bouger à peine. Sven reconnu trop facilement la présence d’Harley à côté de lui. Il tourna la tête pour vérifier qu’il ne se trompait pas et eu un mince sourire. Il ne remarquait pas que la télévision s’était éteinte.

Harley était venue vers lui, et c’était tout ce qui comptait réellement. Il ne s’arrêta pas pour autant de travailler, déposant un premier coup de pinceau sur la surface en bois. La dynamique avait changé, entre eux. Ce jeu malsain qu’ils se renvoyaient en présence de l’autre fut relégué à un autre plan et Sven fut surpris de se faire questionner par Harley. Elle ne lui avait jamais posé ce genre de question. Il faut dire que le peu d’interactions qu’ils avaient eu se résumaient à du flirt et beaucoup de flirt. Sven haussa faiblement les sourcils, alors que la brunette continuait sur sa lancée, déblatérant quelques hypothèses et une promesse de silence. Sven ne parla pas pendant des longues secondes, se contenant de balader son pinceau sur la porte abimée, respirant un moment l’odeur de ses produits, du bois et écoutant la musique de ses instruments sur le meuble.

Sven esquissa un coup d’œil sur le côté, échangeant un regard avec Harley. Sans relâcher son travail, il se mit à parler, calmement, sereinement. « Tu ne me déranges pas… J’ai toujours aimé la forêt, sans que ça soit trop prononcé. Tu sais, un gamin qui joue dans les bois avec ses copains. Avant mes dix ans, on a eu un atelier de menuiserie, et c’est là que j’ai accroché. » Sven eut un mince sourire. « C’était pas mon père qui m’a transmis ça, c’était le voisin qui m’a vraiment initié. Bon, mon père n’était pas d’accord avec ça. Il travaillait dans les anciennes mines et s’attendait que fiston aille aussi creuser des galeries. Donc, à 16 ans, j’ai claqué la porte de la maison familiale, je me suis trouvé un job dans la menuiserie du coin. » Sven n’avait pas vraiment prévu de s’étendre sur son histoire personnelle. Mais les mots étaient sortis d’eux-mêmes, et à moitié concentrer sur les quelques centimètres carrés devant lui, il n’avait pas fait tellement attention à ce qu’il racontait. Le passé de Sven n’était pas un mystère à Storybrooke et beaucoup connaissaient le chemin qu’il avait choisi. Le bois était toute la raison de vivre de Sven, sans ça, il ne serait pas là où il était aujourd’hui. Peut-être aurait-il été mineur, avant que les mines ne ferment.

Après, il aurait fini comme son père, un type qui ne savait pas comment aimer ses rejetons, qui procurait une éducation ‘dure mais juste’. Tout cela était relégué au passé maintenant. Sven avait tourné la page de cette partie de sa vie. « J’aime bien le bois parce que » il chercha ses mots « à partir d’un simple morceau qui n’attire l’œil de personne, un objet unique peut y naitre. Il faut juste avoir l’œil et la patience nécessaire. » Ce n’était pas une recette très compliquée et dans les périodes difficiles de son passé, il lui avait semblé que c’était la seule chose qu’il maitrisait : travailler le bois. A force de caresses et de temps, de réflexion et de labeur, de simples planches devenaient des éléments uniques de la vie. Le bois était un élément chaleureux qui se retrouvait partout. Mentalement, il comparait Harley sur certains points et constata qu’il était heureux qu’elle s’intéresse un tant soit peu à lui.

Sven lui accorda une nouvelle œillade. « D’autres questions, Harley ? »
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MessageSujet: Re: Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16]   Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16] - Page 2 EmptyMer 6 Fév - 1:14


La promesse qu’elle venait de lancer n’avait rien d’une partie de plaisir à ses yeux, mais elle ne souhaitait pas ennuyer Sven davantage. Elle avait à peine le sentiment qu’ils avançaient, au-delà de la surface des choses, alors elle n’était pas décidée à venir tout ruiner. D’ailleurs, Sven garda le silence, et Harley du se contraindre à le regarder enduire le meuble. Tout ça était très bien, c’était son travail, mais elle n’y comprenait rien et s’en souciait au moins autant que de savoir ce que Granny servait ce soir. En revanche, savoir ce qui intéressait Sven là dedans piquait sa curiosité au vif. Elle ressentait le besoin de le connaître, et dans le méandre de ses souvenirs, elle se rappelait très bien le reproche que son aîné lui avait fait lors de leur dernière soirée ensemble. Or elle souhaitait se rattraper. Lui prouver qu’elle pouvait s’intéresser aux gens, si tant est qu’ils en vaillent la peine. Et Sven entrait désormais dans cette catégorie mince et fragile des personnes qui importaient.

« Tu ne me déranges pas… » Harley sourit, craignant sincèrement de passer pour une incorrigible braillarde aux yeux de Sven. Le récit assez succinct que ce dernier lui fit la laissa néanmoins pantoise, et lui passa l’envie de poser d’autres questions. Ce n’était pas que l’histoire de Sven la désintéressait, bien au contraire, c’était très révélateur, mais elle n’avait pas voulu l’obliger à se remémorer de douloureux souvenirs. Elle n’avait pas senti d’émotion particulière dans sa voix, mais elle ne pensait pas qu’une telle histoire puisse laisser de marbre. Parce qu’il avait choisi une autre voie que celle tracée par son père, il avait dû se débrouiller seul dès l'âge de 17 ans. Il était alors plus jeune qu’elle-même ne l’était actuellement. Cette révélation remettait les choses en perspective. Les paupières d’Harley se plissèrent tandis qu’elle ne quittait plus l’ébéniste des yeux. Elle ne voulait pas avoir pitié pour lui, ça aurait été insultant. Mais savoir qu’il avait dû se débrouiller seul très tôt et qu’il avait rapidement pris en main son destin lui flanquait une sacré claque. Elle s’était toujours doutée que les yeux profonds de l’ébéniste étaient ceux d’un homme qui avait beaucoup vécu et enduré, mais elle n’avait jamais cherché à gratter la surface, se satisfaisant du mystère. Elle reprochait aux gens de ne pas chercher à la connaître réellement et à l’apprécier à sa juste valeur, mais Sven avait eu raison ce soir-là de la remettre à sa place. Cette conversation qu’ils avaient eue prenait encore plus de sens et d’importance sous l'angle du passé de l’ébéniste.

« J’aime bien le bois parce que … à partir d’un simple morceau qui n’attire l’œil de personne, un objet unique peut y naitre. Il faut juste avoir l’œil et la patience nécessaire. » Elle ne pouvait pas s’empêcher de ramener cette remarque à elle. Etait-il patient avec elle, depuis le premier soir, parce qu’il avait remarqué son potentiel ? Harley en aurait été flattée, quoi qu’un peu dérangée d’être traitée de la même manière qu’un simple morceau de bois. Mais puisque le bois était son centre d’intérêt, une grande partie sinon toute sa vie, alors elle voulait bien être traitée au même titre par l’ébéniste. « D’autres questions, Harley ? » Ladite Harley pinça les lèvres, pensive. Elle regardait le sol sous ses jambes sans réelle conviction. Elle ne voulait pas en demander trop à Sven, car bien que sa curiosité soit totale le concernant, elle préférait ne pas avoir plus de détails sur les moments tristes de sa vie. Pas qu’elle ne soit pas capable de les supporter, mais parce qu’elle se connaissait. Elle avait trop peur d’utiliser ensuite ces aveux comme des armes lorsque le temps ou les circonstances les placeraient à nouveau dans une dynamique de jeu et de piques malsaines. Ça n’en avait pas l’air, mais quelque part, Harley agissait par pure bienveillance sachant que, le moment venu, elle serait impitoyable.

Relevant finalement les yeux, elle posa une main timide dans la nuque de Sven. Elle lui offrit une caresse légère, tout en se rapprochant de lui. « La curiosité est un vilain défaut n’est-ce pas ? » Elle sourit en le regardant, s’inquiétant peu du fait qu’il ne lui rende pas son attention. « Je t’en ai suffisamment demandé pour aujourd’hui, mais je suis ravie de l’avoir fait. La prochaine fois, tu auras droit à une nouvelle série de questions. » Son sourire s’élargit. Non seulement elle lui faisait la promesse de continuer à le harceler de questions, mais elle prévoyait surtout et avant tout qu’il y aurait un lendemain à leur relation. Venant d’Harley, ça signifiait beaucoup, elle qui n’était pas perçue comme quelqu’un de stable ou de mature d’un point de vue relationnel. Sven n’avait pas idée de l’affaire dans laquelle il s’embarquait avec elle. A force de se rapprocher un peu plus à chaque seconde qui s’égrenait, Harley en était arrivée à coller l’ébéniste, et sa main dans sa nuque glissa alors le long de son dos, puis passa sous t-shirt et remonta contre sa peau dans une caresse lente et alléchante. Son autre main glissa entre les cuisses de Sven, et elle releva alors sur lui un regard trop innocent pour être vrai. « Toutes ces questions sur le bois m’ont excité ! » L’ironie était claire au ton de sa voix, et elle l’assumait parfaitement. Voilà, Harley s’était lassée des questions et de son observation de Sven en train de travailler. Elle avait conscience de lui avoir dit de finir son travail avant toute autre chose, mais seuls les idiots ne changeaient pas d’avis après tout. D’ailleurs, alors que ses doigts faisaient déjà sauter un bouton du jean de Sven, Harley retira sa seconde main de son t-shirt pour remonter dans sa nuque et forcer son visage à se rapprocher du sien, désormais assurée d’avoir obtenu l’attention de Sven. Elle frôla ses lèvres avant d’ajouter dans un souffle rendu chaud par la passion qui la dévorait : « Puisque tu ne me veux pas comme récompense, pourquoi attendre ? »
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MessageSujet: Re: Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16]   Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16] - Page 2 EmptyMer 6 Fév - 13:59


Sven avait l’impression de l’avoir gênée avec le récit qui était le sien. Cependant, il n’avait pas jugé utile de taire les faits qui entachaient son passé que beaucoup croyaient tranquille. Il n’en avait pas honte et de ce fait, ne voyait pas la nécessité de l’occulté au savoir d’Harley. C’était elle qui avait exprimé sa curiosité. Ainsi se voyait-elle récompensée pour ce petit défaut qui était le sien. Sven ne pouvait pas l’en blâmer, il ressentait également une curiosité maladive envers la fille Watson. Mais lui se contentait des silences de la brunette, de ses gestes, de ses regards, de ses mots, de ses attentions comme seuls éléments de réponse. Quelque part, certainement, se méfiait-il de ce qu’Harley pouvait lui raconter. Elle maniait la parole avec trop de facilité et les mots poison qu’elle avait déjà écrasés sur le cœur de Sven ne manquaient pas. Parfois valait-il mieux se taire pour apprécier totalement la personnalité.

Et pourtant, Sven ne pouvait s’empêcher d’attendre avec hâte les moindres paroles d’Harley. D’une manière ou d’une autre, ce qu’elle disait était dirigé vers Sven. Cela voulait dire qu’elle prenait un temps de sa vie pour l’accorder à l’ébéniste ci présent. Ça, il ne pouvait l’ignorer, même s’il ne le montrait pas. Qu’importe ce que lui racontait Harley, c’était une infinité de moments en plus qu’il partageait avec elle. C’était inestimable aux yeux de Sven. Il retint un frisson quand une main se posa sur sa nuque, reconnaissant le touché de la jeune femme. Il ne dit rien, remarquant à peine que sa mâchoire se crispait un peu, sa prise se faisant plus forte sur son pinceau qu’il continuait d’utiliser. Sven hausas un sourcil à la notion de curiosité en tant que défaut. Oui, beaucoup de ses professeurs – cela remonte à longtemps – lui avaient servis ces mêmes paroles. A ses yeux, le seul défaut que Sven possédait, c’était Harley. Elle rendait tout ce qu’il tentait de faire incroyablement inconvenant. La curiosité n’était pas un défaut, c’était un art, qu’il dédiait entièrement à la brunette à côté de lui.

Finalement, Sven tourna la tête à ce qui lui promettait Harley. Venait-elle de mentionner une prochaine fois ? Oh, eh bien, voici que Miss Watson se contredisait sur le coup d’un soir. Sven ne put retenir son sourire, alors qu’il saisissait parfaitement les implications sous-jacentes de ce que venait de dire la brunette, une certaine fébrilité courant dans tout son être. Il arrêta son mouvement, à savoir plongé son pinceau dans son pot de peinture. « Oh, dans ce cas, il faudra que je sois bien préparé. » L’élan de jeu refit surface, mais Sven le chassa du mieux qu’il put, offrant un doux sourire à Harley. L’éventualité de la retrouver dans un futur qu’il désirait proche –quoiqu’il en soit, il ferait tout pour qu’il soit proche- était enivrante. Il ne devait plus se reposer sur une rencontre potentiel dans un coin de Storybrooke. Ici, il avait toutes les pièces en main pour faire d’Harley ce qu’il voulait. Oui, cette promesse d’un lendemain l’enchantait. Et plus encore.

Sven sentit une caresse dans le bas de son dos et instinctivement se redressa, alors que du coin de l’œil il détaillait Harley, une pointe d’interrogation dans le regard qui tourna vite en un éclat de luxure quand Harley lui fit comprendre ses véritables intentions. Harley était une fille gâtée et impatiente. Ce trait de caractère aurait pu agacer Sven. Il n’en était rien. A la place, ça l’embrasait de l’intérieur, faisant courir le feu du désir dans ses veines. Il réprima un frisson et une impulsion sauvage quand la main d’Harley glissa sur son entrejambe, ne pouvait retenir un sourire charmeur à la question rhétorique qui lui était posée. Harley n’attendrait même pas son consentement. Avait-il vraiment besoin de rendre son avis ? Tout son corps criait de la plaquer sur le sol et de mettre les sous-entendus d’Harley en pratique. D’ailleurs toute sa personne se braqua, revivant l’espace d’un instant le contact des lèvres d’Harley sur les siennes.

Comment résister à la tentation, à l’attraction ? Sentir le souffle d’Harley sur son visage, sa peau à la limite de la sienne. Tout devint flou dans son esprit et il serra le poing sur son pinceau, la couleur se répandant sur ses doigts, son cœur, ses envies. Très simplement, Sven fit basculer la fille Watson pour la faire atterrir sur ses jambes, rattrapant de justesse sa tête, sa main fermée se posant sur la cuisse de la brunette, remontant jusqu’à son genou. Il lui laissa à peine le temps de saisir réellement ce qu’il se passait, l’embrassant. Il lui déposa d’abord un baiser léger, ensuite un plus fougueux, plus long, plus sensuel. Tout s’arrêta autour de lui et il peina à réfléchir, si seulement il avait besoin de penser. Ce qui lui était nécessaire, unique, il l’avait à présent entre ses bras. Et tout s’accéléra dans son corps. Son souffle, son cœur, son sang, sa passion.

Et Sven recula. Peut-être apeuré de ce qui se préparait à l’intérieur de lui, dans cette cassure qu’Harley avait provoqué dans son être, de cette sensation étouffante que le prenait à la gorge, lui donnant l’impression de ne plus jamais pouvoir respirer correctement à jamais, de cette légère douleur, douce douleur, deux centimètres sous le cœur. Il lui offrit un dernier baiser, fugace et colla son front contre celui d’Harley, reprenant son souffle péniblement, ouvrant ses yeux sur ceux de la fille Watson. « Certains choses sont meilleures quand on prend la peine d’attendre. » Dans quoi te jettes-tu, à cet instant, Sven ? Détournerais-tu cette convoitise qui te brule ? Une voix dans sa tête lui disait qu’il était inconscient de s’arrêter ici. Et il l’était, certainement. Sa conscience ne tournait plus, ni sa tête, ni sa raison. Peut-être était-ce la chance qui reprenait les rênes, et le faisait agir de la sorte. Quoiqu’il en soit, péniblement, il se recula d’Harley, sans la chasser de ses jambes.

C’est là, qu’en réalité, il se rendit compte que son pinceau avait été brisé, cassé en deux par la force qu’il lui avait impliqué. Il pinça un peu les lèvres et en récupéra un autre. « Et si je ne veux pas de récompense, je dois gagner mon nécessaire pour vivre. » Cela voulait dire terminer ce buffet qui soudainement lui parut un obstacle ennuyant. La réalité prit un goût acide dans sa bouche. Ce qu’il venait de faire était dangereux. Harley pouvait partir à tout moment, sous le coup de la frustration. Ce qui ne rendrait les choses que d’autant plus meilleures pas après.
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MessageSujet: Re: Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16]   Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16] - Page 2 EmptyMer 6 Fév - 18:32


Harley n’avait pas peur de se dévoiler, de promettre à Sven qu’ils se reverraient, même si elle ignorait quelle voie prendrait leur relation après ce jour. Pourraient-ils seulement se retrouver si aisément ? Harley était loin d’imaginer les choses sous un angle aussi agréable qu’elle ne le présentait à son aîné. Mais mieux valait pour l’instant se concentrer sur l’instant présent. Harley ne prêta guère attention à la remarque piquante de Sven. Ne fallait-il pas être toujours préparé avec elle quoiqu’il en soit ? Mais leurs corps entremêlés fut bientôt tout ce à quoi elle souhaitait le sentir prêt. Elle commença donc à titiller sa curiosité, se pressant contre lui, perdant ses doigts en des lieux suggestifs de l’anatomie de l’homme. Ce dernier ne parla pas, mais il ne se montra pas insensible à ses charmes, bien au contraire. Harley échappa un léger cri de surprise lorsque Sven la fit basculer pour la loger sur ses jambes. Sans qu’elle n’ait le temps de se raccrocher nulle part, il déposa un doux baiser sur ses lèvres, puis revint à l’assaut en approfondissant le contact. Harley enroula naturellement ses bras autour du cou de Sven, se délectant de sa langue qui s’enroulait autour de la sienne, de ses lèvres chaudes et si appréciées, qui lui mettaient en un baiser le cœur au bord des lèvres. Loin d’elle l’intention de sombrer dans le romanesque, mais elle ne se souvenait pas qu’une bouche lui ai jamais procuré de telles sensations. Sven pouvait bien l’embrasser des heures, ça ne la frustrait pas, au contraire, ça ne faisait qu’accroître son envie et retarder dans un délice assassin le moment où ils ne feraient à nouveau plus qu’un.

Mais il se recula, lentement, cruellement, arrachant un morceau d’elle au passage. Il était très doué pour souffler sur les braises qui faisaient son être, l’enflammant et l’irradiant avec subtilité. Se séparer de lui était étonnement déchirant, et cette sensation ne faisait que frustrer davantage la rouquine. Elle profita du léger contact dont il la gratifiait à nouveau, comme un ultime présent. Lorsqu’il posa son front contre le sien, plongeant son regard d’ambre dans ses grands yeux pâles, elle sentit son cœur s’affoler. « Certaines choses sont meilleures quand on prend la peine d’attendre. » Harley restait en suspens, accrochée à ces lèvres si douces qui la torturaient par les mots qu’elles laissaient filer. Elle pensait avoir droit à de plus amples explications, mais Sven ne semblait pas décidé à la satisfaire, et sur les deux tableaux, reculant plus parfaitement son visage. « Et si je ne veux pas de récompense, je dois gagner mon nécessaire pour vivre. » Toute la verve de la jeune Watson semblait fondre comme neige au soleil. Ses sourcils virevoltèrent en quelques battements confus. Puis, simplement, elle quitta le giron de Sven, se redressa puis se releva complètement. Elle le considéra alors d’un regard plus blessé que supérieur. « Si je te suffisais pour vivre, on n’aurait pas ce problème. » Un sourire pointa au coin des lèvres de la jeune fille, qui retrouvait son air joueur. Il n’était pas question qu’elle montre à Sven qu’il avait réussi à la contrarier. Au lieu de ça, elle préférait se lancer dans les phrases à double sens. « Et certaines choses ne se font pas du tout si on attend trop longtemps. » Harley le prévenait plus ou moins clairement qu’il n’aurait pas d’autre chance. Elle laissait une ouverture à sa disposition, tout en précisant qu’elle ne serait pas éternelle. Harley commençait à se sentir lésée, Sven lui laissant entrevoir un paysage idyllique pour subitement lui en refermer les portes au nez. Pourquoi chercher à lui enseigner la patience ? C’était une entreprise perdue d’avance. Il aurait tort de penser que l’impatience d’Harley et son côté pourrie gâtée pouvaient être contrariés. Elle avait trop l’habitude d’avoir ce qu’elle voulait de la part de ses proches pour permettre à Sven de se faire une place dans sa vie sans se plier à ses exigences. S’il la voulait, c’était maintenant, et il n’aurait qu’à venir la chercher.

Sans autre attention pour l’ébéniste, elle retourna s’installer sur le canapé, sans toutefois allumer la télé, préférant s’allonger et reprendre son portable pour parcourir machinalement les mails qu’elle avait reçu. L’un d’eux attira particulièrement son attention. Le photographe chez lequel elle était allée quelques jours plus tôt lui proposait des séances à des tarifs défiants toute concurrence. Elle sourit en repensant à ce dimanche matin parmi les plus étonnants qu’elle ait vécu. Et soudain, elle sentit que le moment se prêtait à un lancement de bombe en règle.

« Tu as loupé la séance photo du siècle au fait ; j’avais amené quasiment toute ma garde-robe, mais c’est ma tenue de lapin qui a réellement déstabilisé le photographe. » Ses lèvres s’étirèrent si largement que c’en devint indécent. « Tu savais qu’il avait à peu près aussi bonne réputation à Storybrooke que moi ? » Elle échappa un bref éclat de rire, puis retourna dans la lecture de ses mails, espérant avoir suffisamment pousser Sven à bout pour qu’il cesse de l’écarter.
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MessageSujet: Re: Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16]   Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16] - Page 2 EmptyMer 6 Fév - 23:07


Sven l’avait deviné, que ses mots n’étaient pas les meilleurs. Néanmoins, il avait espéré que Harley ne parte pas. Mais c’était indéniable, inévitable. Aussi sûrement qu’il avait besoin d’air pour vivre, Harley partait une nouvelle fois. Je t’aime, moi non plus. Et cette fois-ci, il ne fit aucun effort pour la rattraper. Il était seul responsable, le seul à pouvoir se lamenter sur son sort. Ainsi il détacha ses mains de la fille Watson et resta sur son plan de travail, la tête tournée vers la brunette. Même bouleversée comme elle l’était, Sven la trouvait toujours aussi magnifique, mais se fit violence pour ne pas prononcer tel compliment – il avait le sentiment qu’il serait très très mal accueilli -. Cela aurait pu être si simple, si elle avait accepté d’être un peu plus patiente. Mais il fallait toujours qu’Harley se hâte, mue par une crainte que l’ébéniste ne saisissait pas et qu’il craignait de ne jamais comprendre.

Et vint la première remarque, qui fit que Sven fronça immédiatement les sourcils en un air grave. Il secoua un peu la tête, ne comprenant pas ce que voulait dire Harley. Est-ce qu’elle s’attendait à une grande aventure, qu’il l’emmène dans un château pour y vivre une vie parfaite ? Est-ce qu’elle venait, tout d’un coup, de se projeter dans un futur régit par son imaginaire ? Sa phrase n’avait aucun sens logique. Ce que Sven comprenait, tout du moins, ne lui inspirait aucune envie. C’était là les paroles d’une gamine qui vivait encore dans ses rêves et qui ne devait pas encore avoir parfaitement saisi les pleines notions que la vie engendrait. Alors Sven se contenta de secouer la tête, un peu déçu d’elle.

Un peu déçu de lui, également. Déçu de s’être peut-être trop vite attaché à Harley sans se rendre compte que, du haut de ses 18 ans, elle manquait encore profondément de maturité. C’était une part qui l’avait attiré, au début. Mais à présent que son ignorance se présentait devant lui, eh bien, il ne pouvait que se foudroyer intérieurement d’une telle idée. Franchement, s’éprendre de la fille Watson. Sven était bien idiot. Et pourtant, malgré cette partie de lui-même qui lui en voulait, il ne pouvait s’empêcher de trouver Harley adorable –en même temps que particulièrement agaçante, mais il mit cela sur le compte de la colère. Mais Harley ne s’arrêta pas dans son spectacle improvisé, mettant un temps limite à son offre généreuse. Sven fronça à nouveau les sourcils, alors que silencieusement, il récupérait un autre pinceau entre ses mains et retournait à son ouvrage.

Parfois, Sven trouvait cela plus sain de se taire que de chercher à nourrir le feu de la discorde. Suivre le jeu d’Harley ne mènerait certainement à rien de bon. Et les remarques cinglantes qu’elle lui avait offertes n’étaient pas du meilleur augure par rapport aux réflexions qu’il était tenté de lui renvoyer. Ainsi retourna-t-il à son ouvrage, trouvant comme à l’accoutumé une certaine paix dans ses gestes. Il termina enfin de recouvrir la résine d’un dessin qui rappelait l’état naturel du bois et qui ne laisserait pas présager d’une réparation une fois la peinture sèche. Il ouvrit un pot de vernis, pour enduire tout le meuble du produit protecteur face aux effets du temps. Sven s’était relevé, pour soulager un peu ses genoux et travailler ainsi sur le dos du buffet.

Sven arrêta à peine ses mouvements de va et vient sur le meuble quand Harley se remit à parler. Rien que dans le ton de la jeune fille, il savait qu’elle lançait une nouvelle attaque et Sven ne se priva pas pour pincer ses lèvres, puisqu’Harley n’était pas en face de lui. Il l’imagina en tenue de lapin, se demandant comment elle avait pu se procurer un tel élément pour sa garde-robe. Il ne craqua pas tout de suite. Non, ce fut quand Harley vanta la même appartenance de O’Leary avec la sienne qu’il arrêta son geste, les poils du pinceau s’écrasant sur la surface en chêne. Tout chez lui, c’était tendu. Ses muscles, sa mâchoire, son sang, son attention. Il aurait pu s’inquiéter d’un tel état chez lui. Sven n’était pas du type sanguin, ou très rarement. Apparemment, il aurait vite tendance à le devenir en présence de la fille Watson.

Lentement, il se décida qu’il serait bon de se remettre à respirer, alors qu’il tentait silencieusement d’anéantir toute trace de colère dans ses pensées, sans réel succès. Sven était idiot de s’attacher autant à cette fille, qui, dès qu’elle en avait l’occasion, de retournait sur lui pour lui saisir le cœur et le serrer entre ses doigts. Si Sven avait le malheur de se montrer enclin à s’approcher de trop d’Harley, elle n’hésitait pas à lui envoyer du venin. La prochaine fois, se servirait-elle de ce qu’il avait dit sur son adolescence pour lui vriller à nouveau les émotions ? Harley était sa déchéance, et inlassablement, elle le tirait vers le bas. Sven ne pouvait pas se détacher de la fille Watson, même si l’envie, sur le moment, était plus forte que n’importe quelle autre conviction.

Eventuellement, il reprit son travail, passant une main dans ses cheveux, dans le but de remettre ses idées en place, à nouveau sans succès. Sven aurait voulu être insensible à ce genre de remarque, comme il l’était en temps normal. Mais le poison qu’Harley avait projeté sur Sven finissait par courir dans ses veines pour lui faire ressortir des mots horribles à son tour. « Tu parles de O’Leary ? C’est sûr qu’il est plus dans ta tranche d’âge que moi. » Le ton était cynique et quelque part, brisé. Mais il s’en moquait. Il se moquait de ce qu’il pouvait lui dire, de la profondeur de la blessure qu’il affligerait à Harley. Il voulait la faire souffrir avant qu’elle ne lui écorche l’être à nouveau. « Je connais sa réputation, oui. Mais rassures-moi, tu ne l’as pas dépuceler, au moins ? » Le mal était fait. Et déjà, Sven regrettait ses paroles, se serait couper la langue par trois fois si cela pouvait lui rendre ce qu’il venait de dire. Impulsivement, Sven écrasa son poing sur la surface qu’il venait de recouvrir de verni. Pour ça aussi, il s’en voulut immédiatement.

Mais la douleur dans les os ne changerait rien, alors qu’il repassait à l’endroit qu’il venait de frapper. Il ne voulait pas se comporter ainsi envers Harley. Sven aurait voulu qu’elle se taise. Pour ça, peut-être, aurait-il dû courir jusqu’à ses lèvres pour les fermer à l’aide des siennes. Sven aurait voulu être doux et attentif envers la fille Watson. Mais tout ce qu’il arrivait à sortir n’était que violence et horreur. Sven était un idiot, incapable de renoncer à cette délicieuse brunette. Et pour ça, il s’en voulait terriblement. Oh oui, terriblement.
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MessageSujet: Re: Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16]   Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16] - Page 2 EmptyJeu 7 Fév - 15:50


Mordante, Harley souhaitait faire réagir son aîné. Ce n’était sans doute pas l’idée du siècle, mais c’était la meilleure, la plus efficace, et la plus simple qui lui soit venue à l’esprit. Elle ne savait pour autant pas à quelles réactions s’attendre. Elle aurait aimé que Sven se désintéresse du buffet et la rejoigne bien sûr, et elle aurait souhaité aussi sentir un brin de jalousie dans sa voix, mais elle réalisait qu’elle connaissait très peu l’ébéniste, et ne savait pas encore comment le manipuler. Quoiqu’il en soit, elle pouvait s’attendre à beaucoup de choses, mais pas à ce qui suivit.

« Tu parles de O’Leary ? C’est sûr qu’il est plus dans ta tranche d’âge que moi. » Le cynisme qu’elle perçut au fond de sa voix la perturba. Elle peina à comprendre ce qu’il tentait de lui faire comprendre. Le photographe ne devait pas être beaucoup plus jeune que Sven. Alors, soudain, ce fut limpide. Et Harley accusa le coup avec horreur, sentant un poids mort s’affaisser dans sa poitrine. L’attaque aurait pu la laisser indifférente. Ce n’était pas la première fois qu’Harley se faisait traiter de la sorte, critiquée pour ne s’intéresser qu’à des hommes bien plus âgés qu’elle, dans une lubie déplacée et malsaine. Oui, seulement voilà, toutes ces personnes qui l’insultaient n’étaient pas Sven. Etrangement, douloureusement, elle réalisa une fois de plus l’ascendant qu’il avait sur elle, l’importance que prenait chacun de ses mots dans son esprit. « Je connais sa réputation, oui. Mais rassures-moi, tu ne l’as pas dépucelé, au moins ? » Seconde pique, second impact à l’endroit du cœur. Harley peina à rassembler ses pensées, ses cils se mirent à battre dans la plus parfaite confusion. Qu’était-elle en train de le laisser faire ? Ce n’était pas comme le jeu auquel ils s’étaient prêté lors de la dernière soirée. Certes, Sven n’avait pas été beaucoup plus tendre en certains moments, mais Harley ne s’était jamais laissée abattre, elle avait toujours su rebondir, s’amuser de la répartie de son aîné, pour ensuite mieux lui renvoyer l’attaque. Mais les paroles que Sven venaient de lui décocher n’avaient rien à voir. Aujourd’hui, ça faisait mal. Harley lui avait permis d’aller trop loin trop vite, de s’immiscer dans son esprit, et avec leur conversation sur le passé de Sven, elle s’était elle-même sentie intégrée dans sa vie. Mais elle avait été sotte de croire une telle bêtise. Sven n’était pas comme les garçons qui remplissaient son quotidien, et qui laissaient la moindre biche au regard étincelant monopoliser tous leurs efforts et toute leur attention. C’était un peu pour ça, à l’origine, qu’elle s’était désintéressée des gens de son âge pour rechercher des proies plus âgées. Elle estimait le défi plus grand et la récompense plus belle, sans attache, sans boulet, sans conséquence. Elle ne pensait pas que les avantages qu’elle avait perçu chez Sven se retourneraient contre elle.

Toujours allongée sur le canapé, elle ferma un instant les yeux, chassant les idées noires qui la submergeaient et lui donnaient envie de fuir, de mettre un terme à cet échange en allant s’isoler dans sa chambre jusqu’à ce qu’il sorte de sa maison et de sa vie, qu’importe le rôle de surveillante qu’elle était sensée endosser. Elle rouvrit des yeux flamboyant, et si ses lèvres tremblaient, ce ne fut pas moins avec fermeté qu’elle répondit : « Qu’est-ce que tu cherches Sven ? » Elle ne se redressa pas, affronter la vision de Sven toujours appliqué à son travail aurait été dévastateur. « Tu veux entendre que je ne cherche que des hommes plus âgés, et que tout ce que tu m’as apporté n’était qu’un dépucelage en règle ? » Cette fois-ci elle trouva le courage de se redresser, mais resta assise sur le canapé, les jambes légèrement repliées sous elle. Cette position lui rappelait assez celle qu’elle avait adoptée chez Sven, sur son propre canapé, avant que tout ne s’accélère irrémédiablement entre eux. « Ça m’étonnerait que Finn soit comme moi, non, je te parle seulement de sa réputation. Mais s’il avait été vierge avant ma séance photo, il le serait toujours. » Elle se mordit la langue pour ne pas en avouer plus. Sven avait réussi à la prendre à son propre jeu. En l’attaquant au lieu de se montrer jaloux, comme elle l’avait espéré, il l’incitait à revenir sur ses paroles et à lui faire dire qu’elles étaient vides de sens. Harley n’aimait pas la tournure que prenaient les évènements. Mais ce n’était pas tant parce que son orgueil en prenait un coup. Ce qui la contrariait le plus, c’était que Sven s’agace d’elle quand le but de la manœuvre avait été au contraire qu’il la sert dans ses bras et lui montre qu’elle comptait- même un minimum, à ses yeux. Mais Harley ne pouvait pas espérer qu’il lui apporte la preuve de ce qui n’existait pas.

Presque mécaniquement, elle se leva du canapé et alla dans la cuisine. Elle prit un grand verre dans un placard en hauteur et y fit couler une bonne quantité d’eau. Elle avala lentement mais surement le liquide qui lui rafraîchit l’œsophage et rendit étonnamment sa respiration moins difficile. Elle avait ressenti ce besoin impérieux de se déplacer et de boire un coup, car elle avait l’impression de suffoquer dans le salon avec Sven. La pièce pourtant si vaste lui paraissait étonnement étriquée, et elle sentait irrémédiablement le dédain de l’homme s’écraser sur elle, endommageant chaque parcelle de son être. Harley était pourtant habituée à sentir la haine ou l’aigreur des gens orientées sur elle, oui mais, encore une fois, là il s’agissait de Sven. Le savoir subitement si réticent à son contact et retrouver ces piques acerbes dans une bouche capable des plus belles douceurs avait réussi à secouer Harley. Mais pourquoi lui avoir dit qu’il ne la voulait pas comme récompense, et qu’il n’était plus question d’un soir dans son esprit ? S’était-elle méprise sur le sens de ces mots ? Alors que l’affreuse réalité lui paralysait les muscles, et que ses certitudes s’effritaient l’une après l’autre, Harley sentit ses doigts se tendre et se crisper, perdant toute prise sur le verre qu’elle tenait jusque-là. Il tomba avec grand fracas à ses pieds, laissant un peu de son contenu se répandre sur le sol de la cuisine. Elle réagit immédiatement, s’accroupissant pour récupérer les morceaux de verre brisés, sans réfléchir, sans chercher à mobiliser davantage son cerveau suffisamment fourbu. Elle ne chercha même pas à se procurer un sac ou une simple pelle où mettre les débris, les calant directement dans sa paume. Alors qu’elle ramassait de sa main libre un nouveau morceau de verre, elle sentit une légère piqure, et réprima un grognement agacé. Un sillon écarlate prit très vite naissance là où le verre avait tranché son index, mais Harley réussit à s’en détourner, continuant à ramasser les éclats, s’inquiétant peu du nombre de coupures que son imprudence lui vaudrait. Ses doigts lui faisaient encore largement moins mal que le poignard insidieusement planté dans sa poitrine.
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MessageSujet: Re: Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16]   Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16] - Page 2 EmptyJeu 7 Fév - 22:35


C’était étrange, pour Sven, de s’emporter face à une remarque aussi anodine. Mais comme il ne tarderait certainement pas à le découvrir, dès qu’il était question d’Harley et de tous ces caprices, la logique avait la mauvaise tendance à l’abandonner, pour le laisser seul, face à ces sentiments qui le submergeaient, sans qu’il ne sache quoi faire avec eux. Alors oui, il avait tapé le meuble, au lieu de se taper lui-même, ou de courir chez O’Leary pour lui casser la gueule. Le photographe était un type bien et il ne méritait surement pas d’être la victime d’un éclat bref de colère de la part de l’ébéniste. Surtout qu’une fois la tempête passée, Sven n’aurait pas manqué de regretter son acte. Alors lui, sa main lui fit un peu mal, mais ce n’était rien en comparaison de cette douleur sourde qui lui écorchait l’estomac et de cette constatation agaçante qui courant dans sa tête : Sven tenait trop à Harley. Il était tellement retourné envers lui-même qu’il n’eut pas vraiment l’occasion de s’inquiéter de cela, et peut-être que ça lui permit d’assimiler plus facilement la révélation qu’il venait de vivre.

Sven tenait trop à Harley et il se comportait comme un véritable idiot, répondant au quart de tour aux provocations de la brunette. Il avait la fâcheuse impression qu’elle ne savait communiquer qu’avec ce registre une fois que les évènements déviaient du carcan duquel elle était habitée. Sven soupira, baissa la tête. Ça se bousculait dans son esprit, le rendant incapable de réfléchir sur la manière la plus efficace de se comporter envers Harley et plus il tentait de trouver une solution, plus il se trouvait désemparer. Qu’est-ce que tu cherches, Sven ? La question lui fit redresser la tête, s’arrêter totalement dans son travail. Oui, qu’est-ce que tu cherches vraiment, Sven ? Il ne savait pas. Il aurait pu répondre ‘ton bonheur’ mais ce n’était pas vrai. Sven était encore au stade de cette relation où il se montrait le plus égoïste possible. Il voulait Harley pour lui et rien de pour lui. L’imaginer dans les bras du photographe le remplissait d’une rage aveuglante et Sven se trouvait stupide pour ça. Il n’était lié d’aucune manière à Harley, et cela le tuait aussi.

S’il l’avait pu, Sven aurait marqué le corps d’Harley de la preuve de son appartenance, pour que plus personne ne s’approche d’elle, où qu’à chaque fois qu’elle se tourne vers un autre homme, elle soit immédiatement redirigée vers Sven. Il voulait l’attacher à elle, lui graver son besoin d’elle sur son cœur, dans ses yeux, sur son corps, sur son être. Il voulait la sentir sous lui, contre lui, faire courir sa langue brulante sur le corps désireux de la fille Watson, l’emmener loin de ce petit patelin. Sven voulait la voler au monde pour la garder, précieusement, pour lui, rien que pour lui. Alors oui, cela devait certainement être de la jalouse. De la jalousie injustifiée, mais elle était présente néanmoins. Sven n’avait aucun droit sur Harley, mais il les voulait tous, autant qu’ils étaient. Il se surprit à relâcher un soupir de soulagement, en entendant l’aveu d’Harley. Non, elle n’avait rien fait avec O’Leary. Tant mieux, ça éviterait à Sven de devoir aller lui casser les dents et quelques jambes.

Sven secoua la tête et resta comme ça de longues minutes. En fait, ce fut l’éclat de verre, qu’il entendit d’une manière lointaine qui le fit revenir à la réalité, alors qu’il tentait d’écraser les derniers élans de cette colère sourde qui l’avait fait vibrer peu de temps auparavant. Finalement, il se détacha du buffet, y déposa le pinceau. Il remarqua qu’Harley n’était plus là et fronça les sourcils, en se demandant ce qu’elle avait encore bien pu faire. Il ne lui fallut pas longtemps pour revenir dans la cuisine et voir les débris qui jonchaient le sol. Sven fronça les sourcils, restant là quelques secondes avant de se décider qu’il avait assez mal agis comme ça envers Harley. Quelque part, il se sentait fautif pour les mots qu’ils s’étaient échangés et Harley devait le penser aussi. S’accorder la faute arrangerait peut-être les choses.

Sven s’approcha donc tranquillement et c’est là qu’il remarqua que la fille Watson saignait, mais qu’elle s’acharnait à ramasser la catastrophe qui était la sienne. Sven soupira légèrement, un mince sourire se posant sur ses lèvres pour briser –enfin- l’humeur maussade qui l’avait prise. Un peu hésitant, inquiet aussi, il combla finalement la distance entre eux deux et posa sa main sur le bras d’Harley, arrêtant le geste qu’elle était occupée à faire. Il glissa jusqu’aux morceaux de verre et les prit entre ses propres mains. « Va t’asseoir, je vais te soigner. Après je vais ranger les dégâts. » Il ne lui fallut pas longtemps avant de trouver la poubelle et d’y jeter les morceaux de verres, en espérant que la famille ne recyclait pas –en voyant le caractère d’Harley, il avait un doute.

Après avoir trouvé la trousse de soin, il rejoignit Harley où elle se trouvait, posant un genou à terre alors qu’il examinait la coupure attentivement, les doigts d’Harley entre les siens. Etrangement, son cœur battait à tout rompre, alors qu’il n’y avait rien de particulier dans la situation dans laquelle il se trouvait. Soigner les blessures légères, il avait ça toute sa vie. Sur lui, en premier, et sur quelques-uns de ses collègues aussi. Mais il ne lui fallut pas trop longtemps pour comprendre l’origine de ce frisson malsain qui lui remontait le long de la colonne vertébrale. Sans regarder Harley dans ses yeux, il sortit un peu de désinfectant et l’appliqua sur les blessures fraiches de la brunette. Il y avait un certain malaise et Sven décida de la briser, s’il était le seul à se mettre entre elle et lui. « Je suis désolé pour ce que je t’ai dit. J’étais en colère. Imaginer O’Leary poser les mains sur toi m’a foutu en en rogne.» Autant jouer la carte de la sincérité, encore une fois. Tant pis si elle décidait de la déchirer devant lui. Harley valait largement la peine qu’il prenne ce risque. « Je ne sais pas vraiment ce que je cherche. » Il fit une pause, cherchant pour les pansements. « J’ai juste envie d’être près de toi. » et je sais que c’est impossible. Ainsi je me tue de mes sentiments pour toi. Je me tue, tout simplement, parce que, Harley, quelque part, je me dis que je ne te mérite pas.
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MessageSujet: Re: Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16]   Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16] - Page 2 EmptyVen 8 Fév - 22:03


Concentrée sur les morceaux de verres qui lui taillaient les doigts, Harley ne vit pas Sven entrer dans la cuisine. Elle s’était presque isolée dans sa bulle, cherchant à éviter toute irruption, tout souvenir de la présence de Sven dans sa propre demeure. Il ne cessait de jouer avec elle, et ça devenait proprement intolérable. Elle s’était sentie chavirer, alors qu’elle aurait dû exploser. Sven méritait qu’elle lui saute à la gorge et lui fasse passer l’envie de la contrarier et de s’amuser à ses dépens. Seulement elle avait trop peur que ses intentions ne fondent face au regard d’ambre qu’il riverait sur elle. Elle se sentait effroyablement faible face à lui, et ce n’était pas qu’une histoire de différence d’âge. Sven avait dans les prunelles un éclat qui la faisait défaillir.

Les doigts de l’homme se posèrent sur son bras et arrêtèrent net ses mouvements en faisant éclater la bulle dans laquelle elle s’était retranchée. Elle ne leva pas pour autant les yeux, et ne bougea pas lorsque Sven se baissa à son tour pour ramasser les morceaux de verre. « Va t’asseoir, je vais te soigner. Après je vais ranger les dégâts. » Harley obtempéra docilement, laissant ses pas la guider jusqu’à la table de la cuisine, où elle tira la chaise du bout pour s’assoir de sorte à avoir Sven dans son champ de vision. Mais elle ne le regarda que très vaguement, tentant d'endiguer les pensées qui allaient se faire une joie de mettre à nouveau son cerveau en bouillie. Elle jeta un œil à ses doigts et fronça les sourcils. Ça n’était pas beau à voir, mais les coupures restaient très superficielles, et Harley les sentaient à peine. Ce qui l’inquiétait le plus était le sang qui suintait des fines entailles. Comme s’il surveillait ses réflexions, Sven arriva devant elle, posant un genou à terre sans se soucier de l’effet que ça aurait. Il lui prit rapidement les doigts et un sourire de plus en plus prononcé marqua le visage de la jeune Watson. Il avait presque un air de chevalier servant, posté ainsi devant elle, un regard soucieux fixé sur ses doigts fins et mutilés. Harley était tiraillée entre l’envie de se moquer ou de tomber sous son charme. Le contact du désinfectant sur ses plaies lui passa à la fois l’envie de rire comme celle de se laisser séduire. Il existait bien des désinfectants qui ne fassent pas mal, ou procurent tout au plus quelques picotements, mais ce n’était pas ceux auxquels le paternel Watson faisait confiance. Pour lui, un remède juste entrainait son lot de souffrances. Harley l’avait détesté étant enfant pour cette théorie, tant elle était aventureuse et peu agile, mais elle commençait enfin à le comprendre. Sa théorie pouvait s’appliquer à un grand nombre de situations. Il l’utilisait au travail, lorsqu’il devait se séparer d’un partenaire ou d’un client peu profitable, ainsi qu’avec sa femme, qu’il avait fais souffrir de nombreuses fois avec des conquêtes auxquelles il prêtait néanmoins le bénéfice de sauver son mariage claudiquant. Harley devait elle se rendre à l’évidence, et se mettre cette théorie dans le crâne pour rendre moins douloureux son éloignement de Sven ?

« Je suis désolé pour ce que je t’ai dit. J’étais en colère. Imaginer O’Leary poser les mains sur toi m’a foutu en rogne.» Les yeux d’Harley s’écarquillèrent, et elle eut du mal à cacher sa surprise. « Je ne sais pas vraiment ce que je cherche. » Alors ils étaient dans une belle impasse. Mieux valait sans doute profiter de ce moment de doutes pour prendre ses distances, avant qu’il ne soit trop tard. « J’ai juste envie d’être près de toi. » Elle ferma les yeux. Les mots retentissaient dans ses oreilles, et alors qu’un instant plus tôt elle aurait donné cher pour les entendre, maintenant elle n’en voulait plus. Dans le plus parfait esprit de contradiction, elle haïssait Sven pour lui avoir fait une telle confession. Il ne faisait que rendre les choses plus difficiles. Harley attira la trousse de soin vers elle, ne souhaitant pas laisser Sven piétiner plus longtemps. Ses doigts écorchés trouvèrent rapidement les pansements miracles. Elle les appliqua avec précipitation sur ses coupures, enroulant ainsi trois de ses doigts sous les bandages beiges.

« Mais ça te pose problème, n’est-ce pas ? » Elle referma la trousse dans un mouvement sec, reportant son attention sur Sven. Ses prunelles grises vinrent piéger les yeux d’ambre de l’homme, et elle resta un moment à le fixer, comme si elle espérait pouvoir lire en lui comme dans un livre ouvert. « Tu ne veux pas de moi comme une vulgaire récompense et tu n’entends pas t’arrêter à un soir, mais tu me repousses quand je m’offre à toi, tu as envie d’être près de moi, mais tu balances des méchancetés capables de me faire fuir. » Elle soupira, posa sa main pleine de pansements sur l’épaule droite de Sven, tandis que l’autre se posa dans une caresse contre sa joue. « Je crois qu’on se pose trop de questions, pas toi ? » Ses lèvres glissèrent jusqu’à celle de Sven et y déposèrent un baiser très chaste, avant qu’elle ne s’empresse de se redresser pour retrouver une position plus confortable pour son dos. « On peut se contenter de vivre le moment présent, comme on l’a fait l’autre soir. » Elle incita Sven à se relever tout en l’obligeant à faire un pas en arrière pour qu’elle puisse également se mettre debout. Il la dominait alors largement, et elle leva de grands yeux décidés sur lui. Une main toujours sur sa joue, elle fit glisser son pouce jusqu’à sa bouche, comme si elle craignait qu’il ne proteste, puis ajouta avec une précipitation amusée : « Oh bien sûr sans les grammes d’alcool et le sentiment que nos actes n’auraient aucune répercussion ! » Elle se rapprocha de lui, faisant glisser sa main dans sa nuque et s’aidant de cette prise pour se hisser sur la pointe des pieds et embrasser à nouveau l’homme qui faisait naître d’étranges vibrations dans tout son être. Elle n’en resta néanmoins qu’à un baiser des plus simples, mais n’éloigna guère son visage du sien. Avoir Sven à une telle portée était enivrant, mais chat échaudé craignant l’eau froide, elle avait peur qu’il ne la rejette à chaque instant pour retourner à son travail. Aussi écrasa-t-elle à nouveau sa bouche sur la sienne, mue par l’énergie du désespoir, forçant la barrière de ses lèvres pour mêler leurs langues dans une douce et chaude étreinte qui la fit frissonner. Elle avait l’impression de chercher à convaincre Sven, en usant des armes les plus viles et les plus sournoises qu’une femme puisse posséder. Elle se serra davantage contre lui, et ne put s’empêcher de songer à la bosse qu’elle sentait contre son bas ventre, ce qui eut le mérite d’enfiévrer son assaut contre la langue de Sven, dans sa nuque, et de pousser la main qu’elle conservait jusque-là chastement contre sa joue à descendre contre le torse couvert de l’homme. Sa main glissa rapidement le long de leurs deux corps soudés, puis s’arrêta à la limite de son jean, pour passer alors dans son dos et aller se perdre sur ses fesses.

Elle lâcha un instant les lèvres de Sven, à bout de souffle, et glissa dans un murmure éraillé par l’émotion : « Je te promet de ne laisser personne d’autre me toucher et de ne partager ces moments qu’avec toi, Sven . »
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