formulaire d'intro Type du sujet : [] Flash-Back [x] Présent Date du rp : 15 mars, fin de la première malédiction Météo (approximative) : nuageux, fin d'une longue pluie Matin, après-midi, soir : début de soirée Statut du sujet : [] libre [x] privé Statut du rp : [] en cours [x] terminé

Galaad repensait à l’avancement des évènements, depuis qu’il avait retrouvé la mémoire, une fois que la malédiction avait été brisée. Si son emploi de traiteur lui plaisait énormément, tout en n’arrivant pas à dire si c’était dû au sort, ou alors à une réel intérêt, il avait tout de même arrêté de pratiquer, pour s’intéresser à ce monde qui était le sien, le leur, auquel ils avaient tous été arrachés. Une fois que le voyage entre les deux mondes avaient été possible, il s’était joint aux premiers aventuriers pour reconquérir la forêt enchantée. Autant dire que ses années d’entrainement et de traque des créatures magiques avaient été plus qu’utiles contre les ogres, conseillant aux mieux ceux qui constituaient la résistance. A présent que la guerre avait été gagnée, Galaad s’était retrouvé sans but. Il était retourné jusqu’à son foyer, pour constater que ses terres n’avaient pas été épargnées. Oh, il n’y avait rien de grave. La terre était toujours là. Il pourrait toujours reconstruire. Mais pas seul. C’est ainsi que, sans un toit au-dessus de sa tête, il avait décidé de retourner à Storybrooke. Il supposait bien que tous les habitants finiraient pas revenir dans le monde des contes. Galaad n’était pas un homme pressé. Il avait tout son temps.

Pourtant, dans l’air, il y avait sans cesse cette impression d’empressement et de danger. Il avait pris connaissance de la menace de Pan, sans que Galaad ne s’y intéresse plus que ça. Il préférait rester éloigné des histoires des Charming, évitant ainsi tout ce qui avait un rapport avec les sorcières, qu’il affectionnait peu. Il restait donc un témoin silencieux, attendant son heure. Eventuellement, il avait repris un petit travail en tant que cuistot, dans un restaurant mieux quotté que le Granny. Il n’avait pas le cœur à diriger une équipe comme il l’avait fait sous la malédiction, se satisfaisant parfaitement d’un quotidien simple, qui occupait son esprit et chassait ses excès d’impatience subits. Aujourd’hui était son jour de congé et Galaad avait bien l’intention de profiter d’une soirée reposante, tout en profitant pour plancher sur les plans de sa future demeure. Il était bien incapable de passer une soirée à regarder un film, ou sortir voir des amis – qu’il n’avait pas. Il n’était pas comme les autres habitants qui se voilaient la face et qui s’attendaient à ce que, une fois le sort noir annulé, et tous rentrés chez eux, tout serait comme avant. Trente ans d’abandon laissaient des traces, et Galaad, pour l’avoir vu de ses propres yeux, ne pouvait que penser à tout ce qu’il aurait à faire, une fois retourné chez lui.

En train de boire un vin rouge, de Virginie, tout en préparant une ratatouille maison (il fallait bien nourrir son homme) il fut interrompu par un coup de sonnette. Galaad déposa son couteau en céramique, essuya ses mains sur l’essuie qu’il avait accroché au haut de son pantalon, tout en se rendant jusqu’à sa porte, qu’il ouvrit. Il habitait au premier étage d’une maison légèrement éloignée du centre, dont chaque étage avait été aménagé en appartement. En dessous de lui habitait l’un des jardiniers de la ville, avec lequel il n’échangeait rien, à l’exception de salutations d’ouvrage. Peu de personnes savaient où il habitait et dans les quelques secondes qu’il lui fallut pour arriver dans son hall, il songea que ça devait être son voisin. Qui d’autres ? C’est là qu’il plissa le front en reconnaissant Mahélia, le génie à qui il devait la vie. « Qu’est-ce que tu fais là ? » Il était un peu froid, mais il ne pouvait que l’être, en songeant aux faux souvenirs d’elle, en maniaque chieuse. Rien que ça, ça ne l’aurait pas dérangé, s’il ignorait les manies du génie, desquelles il se méfiait.

Ce n'était pas son jour, au génie. Ça faisait deux mois depuis son dernier voyage dans le monde des contes -voyage qui n'avait duré que deux petits jours, le temps de recharger ses batteries- et son humeur s'en ressentait. Elle était irritable et cassante. Il faut dire que ne pas savoir quel idiot avait hérité pendant la malédiction de sa bague était plus que frustrant. C'était son existence même qu'un habitant de Storybrooke tenait dans ses mains. Si au début elle s'était bornée à voir le bon côté des choses, à savoir que personne ne l'avait invoquée et donc que quiconque était en possession de l'anneau ne connaissait pas sa valeur, plus le temps passait et plus elle craignait pour sa liberté. Mais ça, c'était son pain quotidien depuis que la malédiction avait été brisée. Non, ce qui l'agaçait vraiment en ce moment même était un problème bien plus terre à terre et immédiat. Inondation. Merveilleux accident qui la voyait donc dans privée de logement sec. Et dire qu'elle aurait pu régler toute cette histoire d'un simple claquement de doigt. Mais pas de bague, pas de magie. Quand elle vous disait que cette histoire était frustrante. Sauvant le plus d'affaires possibles dans deux grandes valises, elle abandonna le logement pour une solution de dernière minute à laquelle elle aurait préféré ne jamais avoir à recourir. D'autant plus que Mahélia était persuadée que ça ne ferait pas plus plaisir au principal intéressé qu'à elle même. L'ambiance promettait d'être géniale. Cependant elle n'avait pas le choix. Elle se voyait mal demander ce genre de service à Mnémis -elle en entendrait parler jusqu'à la fin des temps- et ne voulait pas non plus déranger Toothiana ou Kida. Ses deux amies ne méritaient pas de devoir supporter son mauvais caractère.

C'est ainsi qu'elle se retrouva en début de soirée devant la porte de Galaad. Elle ne l'avait pas revu depuis la fin de la malédiction et préférait ne pas trop s'attarder sur les faux souvenirs que le sort avait gravé dans leurs mémoires. Embêtée de devoir recourir à son aide, elle se composa un air indifférent avant de sonner. Le brun ne tarda pas à ouvrir, l'air aussi enchanté de sa visite qu'elle l'avait prévue. L'odeur qui échappait de l'appartement suffit à la distraire quelques seconde et elle se mit sur la pointe des pieds pour capter plus d'effluves. L'avantage de cohabiter avec le traiteur, c'est qu'elle mangerait toujours bien. Un sourire joueur dansa sur ses lèvres de la blonde comme elle prit en compte le froncement de sourcils de son futur hôte. « J'aurais besoin que tu m'héberges », expliqua-t-elle avec un signe de main vers les deux valises qu'elle avait traîné jusque là. Ces quelques mots étaient magiques en eux-même finalement. Malgré ses abords un peu sauvage, Galaad avait été bien éduqué : il respecterait l'engagement que ses parents décédés avaient pris envers le génie qui leur avait apporté un fils. Quelle brillante idée ça avait été de négocier le droit au gîte et au couvert en tout temps. Sans plus de cérémonies, elle fit rouler ses bagages jusque dans le salon. « Qu'est-ce que tu cuisines ? Ça sent très bon. » Et ça réveillait son appétit. Mia tourna sur elle-même pour noter l'état des lieux. Tout était impeccablement rangé. Les tendances maniaques du brun ne s'étaient apparemment pas arrangées avec le temps.

Avec le temps, Galaad avait compris pourquoi ses parents s’étaient acharnés à lui faire éviter Mahélia, quand elle était en visite chez eux. Le seul prestige qu’elle possédait était son titre de génie. Sans cela, elle était une femme bien peu intéressante, et grossière, qui plus est. Autant dire que Galaad ne l’appréciait pas. Cela devait être lié au fait qu’il n’ait toujours pas digéré le fait d’avoir reçu la vie grâce à elle, ou que ses parents se soient abaissés à ça, pour obtenir un héritier. Apprendre qu’il avait été conçu par de la magie – qu’il traquait, par le passé – l’avait troublé et dérangé. L’homme apportait toujours une part énorme à la question d’origine et Galaad n’échappait pas à cela. Ses sentiments sur Mahélia étaient partagés. D’un côté, il ne pouvait pas lui en vouloir pour avoir répondu au souhait de ses parents, d’autant plus que sans elle, il ne serait pas né. Mais de l’autre, il était grandement dérangé par sa présence, qu’il ne semblait pas pouvoir éviter. « J'aurais besoin que tu m'héberges. » Il eut à peine le temps de marquer son désaccord, fit tout juste une grimace, avant que mademoiselle le génie ne le pousse du chemin, pour s’inviter dans son appartement. « Qu'est-ce que tu cuisines ? Ça sent très bon. » Galaad fit un signe, comme s’il la laissait entrer, fermant la porte dans son dos. Il aurait bien voulu la faire dégager. Mais il se rappelait un certain engagé, héritage qu’il devait perpétrer. Foutue promesse.

« J’imagine que tu n’accepteras pas mon refus. » C’était tranchant. Mais le soldat n’avait pas tort, Mahélia savait être butée, il en avait eu l’exemple à quelques reprises. « J’aurais espéré que notre accord ne s’appliquait que dans la forêt enchantée. » Il poussa un soupir, passa une main dans ses cheveux, détaillant les deux valises de Mahélia, un soudain frisson de pur horreur, en songeant à la durée de son séjour ici. Si elle avait pris ses affaires, c’était qu’elle comptait passer plus qu’une nuit ici. Il eut un regard pour son appartement, songeant qu’il n’y aurait pas assez de place pour eux d’eux, leurs égos, et leurs prises de tête. Ah, qu’il aurait tant voulu être au travail. Si la blonde s’était heurtée avec une porte fermée, peut-être aurait-elle fait demi-tour. « Qu’est-ce qu’il s’est passé pour que tu viennes ? Ce n’est certainement pas ma charmante compagnie qui t’a manquée. » La remarque fut un brin acerbe, tandis qu’il s’emparait des valises de Mahélia, pour les enlever du chemin, et les mettre dans son bureau. Il songerait au problème d’où la mettre plus tard. Avec un peu de chance, elle se souviendrait du mauvais caractère de Galaad et se déciderait à partir.

Il revint dans la pièce principale, retournant vers le coin de la cuisine, sortant un verre à vin pour son invitée indésirable, tout en le remplissant, avant de retourner à ses légumes, qui devaient encore se faire couper finement, attendant la réponse du génie.

Un refus ? Comme si Mahélia lui laissait le moindre choix sur le sujet. L'équation était on ne peut plus simple : elle avait besoin d'un toit et il était tenu par une vieille promesse de la loger quand elle le voulait. Surtout que ce n'était pas comme s'ils n'avaient jamais vécu ensembles. Mais peut être était-ce justement ça qui refroidissait tant le brun. Elle aussi n'était pas vraiment enthousiaste à l'idée de partager sa demeure avec un tel rabat joie, mais elle n'avait pas plus d'options que lui. « J’aurais espéré que notre accord ne s’appliquait que dans la forêt enchantée. » La remarque lui arracha un petit rire. Ce qu'il pouvait être naïf quand il le voulait. L'attachement le liait lui et ses descendants partout où ils se trouvaient. C'était une vie que ses parents avaient acheté, pas une bonne récolte ou ânerie dans ce genre. « Tu es plus dur en affaires que tes parents. Ils n'ont pas penser à négocier mon offre, tant pis pour toi. » C'est qu'elle aurait pu faire des compromis, le génie. Seulement les humains qui venaient chercher ses faveurs pensaient rarement à contester ses prix. Cependant elle aurait pu se montrer bien plus cruelle avec le couple : elle leur avait accordé un beau jeune homme à la santé éclatante là où elle aurait pu sans mal donner un infirme ou un idiot. D'un autre côté, la blonde n'aurait pas eu envie d'amener une créature si malheureuse dans ce monde. Si Galaad ne respirait pas le bonheur, elle n'en acceptait pas la moindre part de responsabilité. Ce qu'il avait fait de l'existence qu'elle lui avait offert le regardait entièrement tant qu'il continuait de payer son dû, bon gré mal gré.

« Qu’est-ce qu’il s’est passé pour que tu viennes ? Ce n’est certainement pas ma charmante compagnie qui t’a manquée. » Au moins il était conscient que son mauvais caractère n'attirait pas les foules. Il faut dire qu'il était bien loin le temps où Mahélia se réjouissait d'apercevoir le petit garçon plein de curiosité et d'enthousiasme. Il était devenu trop solitaire et maussade, vieilli et aigri avant l'heure par les malheurs de l'existence. Pas une compagnie agréable pour une créature comme elle qui se réjouissait de l'animation et des rires. Il était trop sérieux et responsable, elle était trop fantasque et dissipée. « Moi qui te trouvait si aimable et attentionné. Plus sérieusement, mon appartement est inondé, j'avais besoin d'un endroit sec. » Elle haussa la voix afin qu'il puisse l'entendre du bureau puisqu'il avait eu la bonne initiative de ranger les valises. Quand elle disait qu'il avait été bien élevé derrière toutes ses attitudes asociales. Preuve supplémentaire s'il en était besoin, il servait même à boire à son invité. Elle le remercia distraitement, s'installant à son aise dans le canapé. Elle se contenta un instant de le regarder s'activer avant de prendre une gorgée de vin, comprenant que les détails de son installation attendraient la fin du repas. Dans ce cas, autant prendre son mal en patience. « Je peux utiliser ta salle de bain ? » La question était purement de politesse, peu importait la réponse, Mahélia finirait par investir la salle d'eau. Cependant c'était un bon début de cohabitation que de laisser à Galaad le sentiment qu'il avait son mot à dire, même s'il n'était surement pas dupe. Puis elle avait réellement besoin de se laver. Ses vêtements étaient peut être secs, il n'en était pas de même pour ses pieds. Sans parler de l'épreuve de vitesse que ç'avait été de rassembler le maximum d'affaire tout en gardant les valises au sec.

« Tu es plus dur en affaires que tes parents. Ils n'ont pas pensé à négocier mon offre, tant pis pour toi. » Galaad haussa les épaules à cette parole. Il n’y avait rien d’étonnant, en vue des géniteurs – hm… - qu’il avait eu. Il se souvenait d’eux comme des êtres un peu trop naïfs et faibles. Oh, il les aimait, à sa manière. Mais le fait d’avoir été l’objet de toutes les attentions par ses parents l’avait détaché quelque peu d’eux. « Ça m’étonne pas d’eux. Ils auraient fait tout ce que tu aurais voulu, de toute façon. » Trop heureux d’avoir un descendant, les parents. L’amertume qu’il ressentait, en pensant à eux, n’avait rien à voir avec le fait de sa naissance. Ce pourquoi il leur tenait rancune était liée au secret qu’ils avaient emportés dans leur tombe. Et qu’il n’aurait jamais appris, si Mahélia ne tenait pas dur comme fer à ses engagements avec le bas monde. « Et il n’y a pas d’autres idiots dans la forêt enchantée à qui tu as demandé la même compensation ? » Histoire que l’autre malheureux partage sa peine avec lui. Galaad s’imaginait mal vivre avec le génie pour le restant de ses jours. Oh, il exagérait certainement, mais voir Mahélia avec ses deux valises avait tronqué sa perception du temps. Surtout qu’avec cette malédiction, ils ne pourraient jamais savoir quand tout ceci se terminerait.

« Moi qui te trouvait si aimable et attentionné. Plus sérieusement, mon appartement est inondé, j'avais besoin d'un endroit sec. » Il la regarda s’installer confortablement dans le divan, constatant qu’elle faisait déjà comme chez elle. Comme quoi, mademoiselle n’avait pas perdue ses habitudes. Il continua de couper ses légumes pour se détourner de ses pensées maussades, tout en gardant le fil de la conversation. Il n’allait pas lui servir de mauvais colocataire qui ne dirait rien, dans moins de 100m², cela devenait vite pénible. Et s’il ne disait rien, Galaad craignait qu’elle ne prenne encore plus ses aises. « Tu as déjà fait appel à ton assurance et au plombier ? » Il eut soudainement peur que Mahélia n’ait jamais pris la peine de retenir ce genre de choses. C’était bien trop banal pour elle. « Dis-moi que tu as au moins coupé l’eau. » Oh, il espérait qu’elle y avait pensé. Ou que son voisin qui avait pensé. Ou que le propriétaire y avait pensé. Car il se voyait mal vivre de longues semaines avec elle. Surtout que, la connaissant un minimum, Mahélia serait tentée de rester chez lui si l’état de son appartement ne lui plaisait plus.

« Je peux utiliser ta salle de bain ? » Il lui fit un signe, l’invitant à faire comme bon lui semblait. « Si t’as l’intention de rester plus qu’une nuit, je vais pas t’en empêcher. » Galaad abandonna une fois de plus les légumes qu’il avait presque fini de préparer, se rendant jusque dans la salle de bain, pour sortir une serviette de bain. Il s’étonnait lui-même de la vitesse avec laquelle il acceptait que Mahélia s’installe chez lui. D’un autre côté, ce n’était pas comme s’il pouvait montrer une quelconque résistance au séjour improvisé de la belle blonde. Il se confronta à son reflet dans le miroir, échappant un soupir en imaginant ce que ça serait, de vivre avec elle. Si, fictivement, il avait vécu pendant deux ans avec Mia, le génie était tout le contraire de son avatar Storybrookien. Il doutait que la cohabitation se passe bien. Mais une fois encore, qui était-il pour aller contre la volonté de sa créatrice ? « J’ai préparé ce qu’il te fallait. » Et sur ce, il retourna à sa cuisine.

Mahélia était habitué à voir des gens désespérés. L'une des caractéristiques principales de ceux qui venaient chercher ses faveurs résidait dans le fait qu'ils étaient bien souvent prêts à tout pour obtenir gain de cause. C'était grâce à ça que le génie s'amusait. Même si la chose avait tendance à la fatiguer quand elle tombait à court d'idée. De temps en temps elle se prenait d'affection pour un homme ou une femme plus dur à manipuler, une personne qui cherchait à négocier. Puis il y avait les grands seigneurs, les puissants qui se croyaient au dessus du commun des mortels. Ceux-là exigeaient qu'elle claque des doigts pour résoudre le moindre de leur problème sans contre partie. Quel plaisir elle prenait alors à leur rire au nez et à faire tout l'inverse de ce qu'ils attendaient pour leur apprendre à qui il avaient à faire. Depuis des siècles la plupart de ses relations avaient été intimement liées à ce qu'elle pouvait apporter aux autres. Avec Galaad, c'était différent : il ne voulait rien. Ce n'était pas lui qui était venu la trouver, mais bien l'inverse. A ce titre là, Mahélia ne pouvait pas agiter une carotte devant son nez pour le mener là où elle le voulait. C'était parfois agaçant de se trouver devant un être aussi récalcitrant à l'idée de céder à ses caprices, mais c'était aussi terriblement rafraîchissant. « Et il n’y a pas d’autres idiots dans la forêt enchantée à qui tu as demandé la même compensation ? » Aujourd'hui était un de ces jours où elle ne trouvait pas ses râlements divertissants. Elle avait mal partout et aurait bien apprécié trouver une âme mieux disposée à son égard. Malheureusement, l'hébergement n'était pas une chose qu'elle demandait souvent. Elle était habitué à voyager, elle dormait à la belle étoile quand le temps était bon et autrement elle n'avait jamais de mal à trouver un toit pour ma nuit. Seulement ce jour-là elle avait planifié de rester un moment dans les parages et la demeure des parents de Galaad lui plaisait bien. « Il y a pleins d'autres idiots. Aucun auquel je n'ai fait cette demande. » La réponse était presque chantonné. Le brun était sur les nerfs et même si elle était fatiguée, le naturel revenait au galop : elle aimait agacer son monde.

La blonde expliqua brièvement la raison de sa présence. Elle ne voyait pas en quoi l'information l'avançait, mais s'il la voulait, elle la lui donnait volontiers. Elle ne prévoyait pas non plus qu'il pose tant de questions. Peut être était-il pressé de la voir repartir ? Vu l'état de l'appartement quand elle l'avait quitté, les réparations coûteraient une fortune. Elle avait contacté son assurance mais elle n'avait aucune envie de se lancer dans de longues procédures alors qu'elle pouvait mettre la main sur sa bague du jour au lendemain et ne jamais remettre les pieds dans ce stupide univers. Un monde dénué de magie, quelle destination de merde. « Oui, oui, oui. Je sais encore quoi faire en cas de dégât des eaux, merci. Mais je ne compte pas débourser le moindre sous pour cet appartement. A quoi bon quand je sais que je retournerais dans notre monde ? » Ça n'allait pas lui plaire, c'était sur. Une autre chose qui était sure : elle s'en fichait totalement. Content ou non, il devrait l'héberger. Autant qu'il se fasse une raison.

Interrompant une nouvelle fois le jeune homme dans sa cuisine -peut être finirait-il par réussir à faire de quoi manger- Mia sourit devant le détachement avec lequel il marquait son accord. Il se laissait envahir avec bien plus de bonne volonté qu'elle ne lui aurait prêté. Surement que ça n'allait pas durer longtemps ainsi mais c'était un bon début qu'elle n'allait pas s'amuser à gâcher avec une quelconque pique. Tenant sagement sa langue, elle s'éclipsa dans le bureau pour piocher dans ses valises son pyjama. Pour une fois, il n'était pas question de sortir en soirée : elle était trop épuisée pour continuer ses recherches avant le lendemain. « J’ai préparé ce qu’il te fallait. » Vraiment, elle pourrait y prendre goût à un Galaad si serviable. « Merci » Mahélia se glissa dans la salle de bain tout en enlevant son haut puis ferma la porte derrière elle pour finir de se dévêtir, balançant ses vêtement dans le panier de linge salle dans le coin de la pièce. Elle prit son temps sous la douche, d'abord pour trouver la température idéale et ensuite pour savourer la pression du jet d'eau contre ses muscles endoloris. Pas de doute, les bonnes douches chaudes étaient dans le haut de classement des choses efficaces pour la détendre. Soupirant la perte de son shampoing et de son gel douche, elle se résolut à utiliser ceux de Galaad. C'est donc en sentant fort les produits d'hommes qu'elle sortit finalement de la pièce d'eau, en short de coton et pull passé au dessus d'un débardeur. Elle vint récupérer son verre de vin sur la pointe des pieds pour ne pas se les geler sur le sol froid avant de se lover de nouveau dans le canapé, attrapant un plaid pour couvrir ses jambes. « Tu ne m'as toujours pas dit ce que tu préparais », remarqua-t-elle en le regardant s'activer aux fourneaux.

Il y avait cette odeur dans l’air, ce parfum familier, qui lui rappelait à son enfance. Galaad n’eut pas besoin de chercher la provenance très longtemps, au-dessus des légumes qu’il était occupé à couper en fine lamelles. L’odeur, c’était celle de Mahélia. Il n’avait jamais remarqué, ou fait attention à ce genre de détail, mais, à présent qu’il se perdait dans la découpe de ses provisions, le traqueur ne pouvait pas se tromper. C’était bien le parfum sauvage et sucré de Mahélia, qu’il avait dans les narines. Ça aurait dû l’agacer, d’avoir le génie dans les pattes, de manière si improvisée. Et en effet, il y avait cette colère silencieuse, qui lui rongeait l’estomac, preuve qu’il n’appréciait pas l’idée d’avoir sa créatrice dans les pattes. Il la savait être insupportable et capricieuse. Tout ce dont il n’avait pas besoin. Mais, Mahélia, en quelque sort, était sa seule attache, ici, avec le monde des contes. Elle avait toujours été là, d’aussi loin qu’il s’en souvenait. Et si ce n’était pas pour les meilleurs moments, parfois, il y avait cette mince nostalgie, de l’avoir à ses côtés. La nostalgie d’un chez lui, qu’il espérait reconstruire. « Il y a pleins d'autres idiots. Aucun auquel je n'ai fait cette demande. » Galaad regarda Mahélia de façon dubitative. Oui, elle était toujours aussi chiante, par contre. Il poussa un soupir. « Alors c’est toi l’idiote. » Affirma-t-il, sourire de sale enfant sur les lèvres. Elle n’avait pas oublié qu’il n’était pas du genre à se laisser faire, n’est-ce pas ?

« Mais je ne compte pas débourser le moindre sous pour cet appartement. A quoi bon quand je sais que je retournerais dans notre monde ? » Galaad ouvrit la bouche pour rétorquer ‘pour ne pas être dans mes pieds ?’ mais il se retint, son regard glissant jusqu’au tiroir où il avait rangé les plans de sa future maison. Lui aussi n’entretenait son appartement que par réflexe – et non par un symptôme maniaque- le cœur n’était plus à rester ici, même si c’était le seul toit qu’il possédait. Ce qui, à présent, semblait être le cas pour le génie. « Tu es donc prête à subir ma présence jusque-là ? Ça risque de prendre du temps, vu l’efficacité de nos héros locaux. » La critique était bien présente. Galaad n’avait jamais fait preuve de clémence, sauf pour une créature, qu’il se retrouvait à devoir se coltiner pour le futur à venir. Quand il voyait où menait la pitié, il estimait que les Charming auraient plus vite fait de couper la tête du prochain vilain. Tout irait beaucoup plus vite. Les funérailles étaient plus rapides à organiser que de prendre le temps de réparer les erreurs de tout le monde.

Mahélia disparut sous la douche et Galaad se perdit dans son effort de cuisine, laissant ses pensées dériver sur ce qu’il se souvenait, de devoir s’assurer du confort du génie, songeant que sa vie tranquille allait en prendre un coup. Ce qui n’aurait pas été pour lui déplaire, si sa mauvaise foi ne l’empêchait pas de le reconnaitre. Il releva à peine la tête quand Mahélia sortit de la salle de bain, occupé à enfourner ses légumes pour la seconde fois, ajoutant les épices et son huile d’olive à sa préparation. L’odeur planait dans l’appartement, malgré les efforts de la hôte pour aspirer les saveurs. A présent, il ne sentait plus le parfum de Mahélia, qui était d’autant plus recouvert par l’odeur de ses propres produits de douche. « Tu ne m'as toujours pas dit ce que tu préparais. » Galaad s’essuya les mains sur son essuie, qu’il abandonna sur le plan de travail. Il s’empara du timer, qu’il régla. « Ratatouille » annonça-t-il en français, avant de s’emparer de son verre de vin et de se rendre jusque dans son canapé, que Mahélia occupait déjà. Sans grand effort, il la poussa un peu, s’installa tranquillement, remettant correctement le plaid sur les pieds de Mahélia, pour ne pas qu’elle lui râle dessus par après. « Pourquoi tu n’as pas réparé ton appartement avec ta magie. » C’était ça, qui lui trottait dans la tête. Il la regarda de ses yeux vifs et alertes, attendant une réponse quelconque. « Tu n’as pas su, c’est ça ? » demanda-t-il calmement. Parce que Galaad, finalement, resterait toujours le gamin perspicace qu’il était. Qu’il ne perdait pas de vue les éléments importants. Et qu’il aimait comprendre, satisfaire sa curiosité. Surtout quand il était question de Mahélia.

« Tu es donc prête à subir ma présence jusque-là ? Ça risque de prendre du temps, vu l’efficacité de nos héros locaux. » Galaad marquait des points. Ce n'était pas avec les Charmings que les choses allaient se régler en un clin d'oeil. Mais pour l'instant ça n'avait pas d'importance : tant qu'elle n'avait pas remis la main sur sa bague, elle préférait même que tous restent tranquillement à Storybrook à guetter une quelconque nouvelle menace. En revanche, une fois que l'anneau serait de nouveau en sa possession... Ça ne servait à rien d'y penser. Mahélia ferait mieux de se concentrer sur les moyens de récupérer le bijoux. En attendant, il fallait bien que l'appartement du brun fasse l'affaire. « Je compte sur toi pour être un hôte agréable. » Le sourire malicieux de la blonde prouvait à lui seul à quel point elle avait une relative confiance en un déroulement paisible de leur cohabitation. Le jeune homme devait être habitué à la présence taquine du génie dans sa vie. Et presque inconsciemment, elle cherchait à réveiller le gamin vif et à la répartie rapide qu'avait autrefois été son obligé. Elle préférait ne pas s'attarder sur le cas des Charmings. C'est qu'elle ne les tenait pas en haute estime, mais n'était pas d'humeur à jouer les langues de vipère, une fois n'est pas coutume.

Une douche chaude plus tard, elle buvait distraitement son vin tout en s’enquérant du menu. Recroquevillée sur le canapé, confortablement installée sous un plaid, elle en oublierait presque la douleur de ses muscles courbaturées. Douleur que Galaad réveilla involontairement en s'aménageant son propre espace. Le génie serra les dents mais prit aussi bonne note de la façon dont le brun réarrangea la couverture pour qu'elle couvre de nouveau ses pieds. Il était plus attentionné qu'il ne le laissait paraître, ce grand grincheux. Revenant sur le sujet du repas -une ratatouille maison, merveilleux-, elle lui adressa un regard innocent. « Tu crois qu'il y en aura assez pour deux ? » C'est qu'elle n'avait pas mangé et que, maintenant qu'elle était propre, son estomac lui laissait sentir son mécontentement. Vraiment, tout ce qu'elle désirait c'était un bon repas et une nuit de repos. Pas qu'on remue le couteau dans la plaie, ce que son hôte ne manqua pas de faire. « Tu n’as pas su, c’est ça ? » Encore un peu et elle serait vexée. Pour qui la prenait-il ? Elle avait été capable de donner un fils à un couple infertile, ce n'était pas une stupide histoire de plomberie qui allait lui poser problème. Si seulement elle était en mesure d'user de son pouvoir, ç'aurait été réglé en un claquement de doigts. Cependant ce monde n'était pas fait pour elle : il n'y avait là qu'assez de magie pour lui acheter un peu de temps, rien qui pourrait sustenter un être de sa nature. Hors de question de crier sur les toits qu'elle était impuissante. Le blonde avait son égo à ménager. Elle reprit une gorgée de vin avant de poser son verre sur la table basse. « Il y a trop peu de magie dans ce monde pour la gâcher avec de telles sottises. » Ce n'était pas un mensonge. Les sorciers de la ville avaient beau en user comme si la source était inépuisable, Mahélia était consciente que ce n'était pas le cas. Se changeant les idées, elle poussa légèrement Galaad du pied. « Ne me sous estime pas, tu veux ? »

« Je compte sur toi pour être un hôte agréable. » Le principal intéressé haussa un sourcil, ses lèvres se pliant en une petite moue. Comme si le génie lui laissait le choix. Galaad était lié à elle, et à un certain devoir, non pas par son choix. Mais c’était bien peu payé, pour avoir eu le droit à la vie. Même s’il aurait préféré ne pas avoir Mahélia dans les pattes, de manière aussi subite et impromptue. Il doutait qu’elle puisse lui faire subir une quelconque punition, mais le traqueur, avant tout, était un homme de parole. Il ne reviendrait pas sur une promesse qui remontait à des dizaines d’années. « Au moindre faux pas, tu seras sur mon dos, de toute façon. » La pique n’était pas vilaine. Elle était juste là. C’était ainsi que s’était construite leur relation. C’était ainsi que Galaad se tenait à l’écart du génie. Pas physiquement, certes, puisqu’il venait de prendre sa place sur le canapé, installé à côté de Mahélia. Ce genre de proximité ne le dérangeait pas tant que ça, puisque dans ses faux souvenirs se mélangeait une relation qui n’avait aucune existence, mais qui laissait des marques. C’était la raison pour laquelle il ne cherchait pas à fuir Mahélia, dans les dizaines de mètres carrés de son appartement. La toucher, ça allait. La supporter, ça serait une autre histoire.

« Tu crois qu'il y en aura assez pour deux ? » Il haussa les épaules, tout en savourant les arômes du vin rouge. Mahélia n’était pas rentrée dans les proportions de sa préparation. Heureusement qu’il cuisinait toujours pour deux jours. Même s’il n’allait pas la rassurer immédiatement. « Pour moi, oui. Et toi, ce n’est pas si grave si tu restes sur ta faim, non ? » Parce que Galaad, tout le monde le préférait bourru. Ou pas. Il ne pouvait pas s’en empêcher, le bougre. Il accepterait le caractère de Mahélia, qui s’attendait à ce qu’il lui offre tous les honneurs et plus encore. Mais ça n’était pas encore le moment. Les réflexes n’étaient pas encore remontés à la surface et il y avait toujours cette petite voix, qui espérait que ce soit un mauvais rêve. Même si ce n’était pas le cas, et qu’il y avait une petite pointe, dans sa poitrine, qui ressemblait à du soulagement, ou de la nostalgie. La solitude ne posait aucun problème au chasseur de créature. Mais la compagnie du génie rendait cette soirée moins ennuyeuse qu’il ne l’avait initialement prévue.

Avant de concevoir même passé une bonne fin de journée, il y avait tout de même quelques détails qui avaient marqué l’attention de Galaad. Parce qu’il n’était pas aussi idiot qu’il pouvait le faire croire. D’autant plus quand il était question de sa créatrice. C’était inconscient, mais c’était là, cette préoccupation discrète pour Mahélia. Du coin de l’œil, il étudia la réaction de son invitée surprise, retenant un sourire, qui aurait été mal interprété, gardant une expression stoïque, à la confession du génie. Il imaginait que ça ne devait pas être facile pour elle, puisqu’elle avait connu la surpuissance liée à ses pouvoirs, depuis des centaines d’années. La condition d’humaine n’était pas facile pour tout le monde. « Hé » Il attrapa le pied vengeur d’une main et tira sur celui-ci, pour attirer Mahélia vers lui. Il posa son autre main juste à côté de son flanc, se penchant partiellement au-dessus d’elle, le regard profond et sérieux. « Je ne te sous-estime pas. Mais si tu es prête à passer le reste de tes jours avec moi, c’est que tu as quelque chose de plus important pour réserver ta magie. » Voilà. Malin sous ses airs de brute. Et prévoyant. « Je ne vais pas te demander ce que c’est. Je n’ai pas envie d’être entrainé dans tes histoires. » Il avait eu assez de la poursuivre au nom d’un seigneur jaloux. Il préférait éviter les mauvais plans de Mahélia, depuis cette histoire. « Et tu ne veux pas de moi dans tes jambes, n’est-ce pas ? » Il lui adressa un clin d’œil joueur, avant de relâche le génie capricieux. Il la connaissait, plus que ce qu’il ne l’aurait avoué. Il savait que Mahélia avait son orgueil et il ne voulait surtout pas piétiner celui-ci.

Mia se permit un léger sourire face à la répartie de Galaad. Il aimait avoir le dernier mot, alors elle allait le lui laisser. Ce n'était pas non plus comme si elle pouvait nier. Le bougre la connaissait bien : s'il y avait la moindre chose qui ne convenait pas à sa maigre vision de ce qui était un hébergement convenable, elle ne se ferait pas prier pour le faire remarquer. Heureusement pour lui, les souvenirs de son existence en tant que simple humaine l'avait considérablement adoucit : elle était moins capricieuse qu'avant mais aussi beaucoup moins autoritaire que la jeune Benefields. Mais ça, il n'avait pas besoin de le savoir pour le moment. Laissons le donc anticiper un peu. A l'instant, la nourriture semblait un sujet bien plus important que les modalités de leur cohabitation. C'est que l'accord comprenait le gîte ET le couvert. Le génie n'avait vraiment pas envie de faire l'impasse sur ses privilèges ce soir. Surtout que ces faux souvenirs la renseignait sur la qualité de la cuisine du traiteur qui, selon ses propres standards, était plus qu'acceptable. L'odeur qui envahissait l'appartement en était une preuve. Elle lui chatouillait les narines, lui caressait les papilles et lui creusait l'estomac. « Pour moi, oui. Et toi, ce n’est pas si grave si tu restes sur ta faim, non ? » Ce fut au tour de la blonde de faire la moue. Elle savait bien qu'il n'était pas sérieux et que, derrière ses abords bourrus, il était plus poli et serviable que bien des gens. Seulement elle se prêtait volontiers au jeu. C'était ainsi que fonctionnait leur relation, comme une espèce de danse où ils se cherchaient mutuellement sans jamais se trouver complètement. « C'est le genre de choses que je serais tentée de considérer comme un faux pas. » Elle s'interrompit le temps de lui adresser une moue aguicheuse et quelques battements de cils exagérés. « Si tu veux tellement de moi sur ton dos tu n'as qu'à le dire, tu sais ? Pas besoin de m'affamer. »

Ce devait être la fin de la conversation légère. C'était un détail qu'elle avait oublié chez Galaad : il était curieux et perspicace. Même s'il laissait les gens penser qu'il n'était pas très vif d'esprit, il n'en était rien. Il savait repérer les faiblesses des autres et les mettre à jour. Plus agacée par le sujet que par l'interlocuteur, Mahélia balaya la chose comme sans importance. Une simple fluctuation des forces, si ce pouvait être aussi simple. Essayant de ne pas passer plus de temps que nécessaire sur son mensonge par omission, elle préféra jouer la carte de l'égo vexé. C'était une composante de son état d'esprit actuel, après tout. C'était sans compter sur les réflexes de Galaad. Un cri lui échappa face à la soudaine traction qu'il exerça sur son pied. La douleur s'y mêlait à la surprise, mais c'était quelque chose qu'elle n'avouerait jamais. Personne n'avait besoin de savoir à quel point cet univers lui était nocif. La jeune femme se força à ignorer les protestations de son corps endolori face à ce traitement cavalier, concentrant plutôt son attention sur son compagnon. Elle haussa d'ailleurs un sourcil face à son comportement. Galaad aimait avoir le contrôle de la situation et ça avait tendance à se traduire jusque dans son attitude physique. Au plus grand amusement du génie, en général. « Je ne vais pas te demander ce que c’est. Je n’ai pas envie d’être entrainné dans tes histoires. » C'était la première chose sensée qu'il disait sur le sujet. Au détail près qu'il n'y avait pas d'histoire. Pas réellement, du moins ; rien de plus qu'une quête ennuyante à la recherche d'une fichue bague. Mais elle pouvait se débrouiller avec un brun qui pensait qu'elle mijotait quelque chose dans son coin. Ça lui permettrait d'éviter les questions sur ce qu'elle faisait de ces journées.

Il la lâcha finalement et c'est avec une pointe de regret qu'elle se redressa, glissant sa jambe sous son corps. Regret pourquoi ? Elle aurait bien été incapable de le dire. Cependant elle aurait parié que la tension qui flottait dans l'air y était pour quelque chose. Cette sorte de friction était toujours plus ou moins présente entre eux, depuis qu'il avait appris sa véritable nature. Décidant de l'ignorer pour le moment, elle haussa les épaules. « J'ai tendance à mieux me débrouiller quand je travaille seule, c'est vrai. » Mia se pencha pour reprendre son verre de vin, prit son temps pour en savourer la fin avant de le reposer et de reprendre la parole. « Quant à passer le reste de mes jours avec toi... Ne le prend pas mal, mais je pensais à quelque chose d'un peu moi définitif. Quelques mois, tout au plus. » Elle avait parfaitement compris ce qu'il voulait dire, bien entendu, et son sourire amusé était là pour en témoigner. Seulement elle ne pouvait vraiment pas résister à une occasion de le taquiner, même quand c'était de façon aussi peu subtile.